Et si l’on démarrait 2020 sur une bonne note, en se donnant du temps ?
Se donner du temps, prendre le temps ; ce qui est différent d’avoir du temps. Une résolution de début d’année de plus ? Et ? Vous avez envie, vous, de recommencer comme les années précédentes, dans ce tourbillon de sollicitations, dans cette valse des priorités ou cette bousculade de réunions ? N’avez-vous pas envie de reprendre la main, pour choisir votre propre rythme ?
On remet la vie à plus tard, et pendant ce temps, elle s’en va.
Sénèque
L’urgence est devenue un mode de vie, l’instantanéité, une exigence.
- Avez-vous la sensation d’être toujours débordé, avec la longue liste de tâches en cours ou à traiter qui n’en finit jamais ?
- Avez-vous l’impression de devoir être sur tous les fronts à la fois et de ne jamais avoir de temps ?
- Avez-vous le sentiment de n’avoir rien fait dans votre journée ?
- Vous laissez-vous envahir, parfois, par des pensées obsédantes, inutiles ?
- Avez-vous l’illusion de pouvoir faire plusieurs choses à la fois, comme participer à une réunion, répondre à un mail, envoyer un texto et répondre à votre voisin qui vous pose une question ?
- Vous sentez-vous souvent aspiré dans ce tourbillon professionnel, comme dans le tambour d’une machine, sans pouvoir ralentir ?
Notre espace de travail est en surcharge mentale, souvent doublée d’une surcharge émotionnelle (impatience, énervement, euphorie, culpabilité…) : nous avons beaucoup de préoccupations simultanées, nous ne distinguons plus le degré d’urgence ou d’importance des demandes, nous devenons hyperactifs, notre attention se disperse et cet état de tension nous amène parfois à commettre des erreurs.
Le mode automatique[1] avec lequel nous réagissons à cet impératif d’immédiateté prend alors le contrôle de nos actions et de nos décisions. Et notre deuxième mode de pilotage, conscient, plus stratège, plus créatif, qui permet d’agir, avec discernement, avec plus de précision et de façon plus adaptative se met en « veille ».
Ce stress chronique finit par altérer notre efficacité, menacer notre équilibre et notre santé et potentiellement détériorer la qualité relationnelle avec notre entourage.
Alors, et si en ce début d’année, on disait stop ?
Si on prenait notre temps, en respectant notre chronotype ?
Prendre ce temps pour se le donner, à soi. Le temps de souffler, de se poser, de prioriser en fonction des vrais enjeux. Le temps de faire le point de la semaine écoulée, du trimestre passé. Le temps de se fixer des objectifs d’amélioration et de se focaliser sur ses désirs. Le temps de savourer, de transmettre, d’échanger, de se laisser surprendre… en activant plus fréquemment notre mode conscient.
N’avez-vous jamais ressenti la satisfaction et le bien-être après avoir pris le temps de bien préparer une intervention et d’y arriver plus léger ? Ne vous êtes-vous jamais senti plus serein en abordant une semaine planifiée par vous, qui inclut des espaces « vides » pour des moments de réflexion ou de création ? Vous souvenez-vous du plaisir que vous avez eu à partager un moment avec un collègue ou un collaborateur pour travailler en profondeur sur un sujet commun ?
Et si l’on reprenait les rênes, pour prendre du recul, pour nous concentrer sur ce qui est important, pour élaborer des stratégies mieux adaptées aux situations que nous rencontrons ?
Et si nous refusions, durablement, de nous laisser déborder, de subir en permanence la pression de tous les distracteurs (SMS, mails, messages instantanés…) qui nous dispersent ?
Et si, tout simplement, nous exercions notre liberté psychique ?
Prendre et se donner du temps demande des efforts
« Oui, mais… », « Je n’y arrive pas », « Je ne trouve pas le temps », « La semaine prochaine, ce sera plus facile, j’aurai plus de temps… »….
Du temps nous n’en aurons pas dans notre monde VUCA[2]!
Et malheureusement, nous avons souvent perdu le sens de l’effort, puisque tant d’assistants nous entourent pour nous « simplifier la vie ».
2020 est une année 4 (2 + 0 + 2 + 0) en numérologie : et 4 est le nombre de l’organisation et du travail, pour ce qui nous tient à cœur. Prendre et nous donner du temps va donc exiger un travail mental et un investissement personnel actif ; cela ne se fera pas « tout seul ».
Alors ne le vivez pas comme une injonction supplémentaire. Commencez par vous accorder un petit quart d’heure chaque jour, le matin en arrivant au bureau, après le déjeuner ou avant de partir en fin de journée, juste quinze minutes. Soyez à votre écoute, ressentez, respirez, soyez attentif, disponible rien que pour vous … et accueillez ce qui vient.
Je vous souhaite une belle année 2020, riche de temps pour vous.
Et vous pourrez aussi utilement profiter de tout ce temps pour :
- Prendre de la hauteur et mieux comprendre mode automatique/mode conscient
- Vous former pour vous ressourcer
- Vous faire accompagner pour activer le premier pas dans cette démarche
- Vous faire superviser si vous êtes coach agile ou dans un métier de l’accompagnement
- Partager avec vos pairs (codéveloppement managérial) si vous êtes manager
Ce n’est pas le moment de vous raccrocher à ce qui a été, mais de transformer ce qui Est.
Helen Hayes
[1] Voir Le manager est un psy, Eric Albert, Jean-Luc Emery, Eyrolles, 2019
[2] VUCA : Volatile Uncertain Complex Ambiguous
